BnF : UN SERVICE DES EXPOSITIONS EN SOUFFRANCE !

SUD Culture Solidaires / Section BnF

Malgré une première alerte de Risques Psycho-Sociaux en 2014, lancée entre autres par notre organisation syndicale et une seconde alerte RPS déclenchée par les agent-es en octobre 2021, les conditions de travail au sein du service des Expositions ne s’améliorent pas, elles empirent.

Le rapport définitif de l’étude RPS, comprenant des pistes de solution, a été remis à la Direction de la DCM en Juillet 2022. Depuis, les agent-e-s du service des Expositions demandent de recevoir des réponses claires sous la forme d’un plan d’actions assorti d’un calendrier de mise en oeuvre pour remédier de toute urgence à la situation.

Il s’avère qu’aucune proposition adaptée à l’urgence n’a été proposée à ce jour.

Depuis 18 mois, le service recense 3 burn-out, 8 arrêts maladies et 7 départs dont des membres historiques du service.

Depuis 18 mois, le service a pourtant ouvert 21 expositions intérieures sur quatre sites différents (sans compter le musée et les expositions extérieures dont les missions impactent également ses activités), avec une charge de travail énorme et un dépassement très important des heures de travail normales.

Depuis 18 mois, il n’y a eu que 1 poste de chargé de logistique de créé, 1 renfort temporaire engagé à la régie des oeuvres qui a déjà quitté ses fonctions pour un CDI dans une autre institution et deux renforts d’assistant.e.s de 6 mois dont un départ imminent pour un contrat de plus longue durée dans une autre institution.

Ces renforts ne sont pas du tout proportionnés à la charge de travail et surtout à l’hémorragie des effectifs qui se poursuit…. le service est continuellement en sous-effectif.

Il est mathématiquement impossible d’ouvrir 4 expositions majeures sur 3 sites différents en 3 semaines d’intervalle avec seulement 3 régisseurs d’oeuvres (comprenant le renfort) et 1 régisseuse générale et son adjoint (d’autant que ce poste est toujours vacant depuis Juin dernier).
Il n’est donc pas envisageable, au vu des moyens, des effectifs actuels et des ambitions de chaque projet, de poursuivre ainsi.

Les agent-es du service des Expositions souhaitent ainsi dans les plus brefs délais :

– finaliser le recrutement d’un adjoint à la régie générale avec un salaire conforme aux missions dont il aurait la charge ;
– relancer le recrutement d’un coordinateur administratif (infructueux à deux reprises, suite à un déclassement de la catégorie A à la catégorie B) ;
– transformer un poste d’agent de la régie technique à 110h en un poste de référent technique à temps plein
– revoir la programmation des expositions de 2023 et des années à venir pour espacer les ouvertures et fermetures des expositions d’une même saison d’au moins deux semaines entre elles ;
– recentrer les missions des chef.fes de projet sur leur coeur de métier aujourd’hui noyé par une charge administrative exponentielle.

En l’absence de mesures d’urgence dans les prochaines semaines, les membres du service des expositions envisagent d’utiliser les différentes formes d’actions possibles, y compris leur droit de retrait face à une charge qu’ils ne sont plus en capacité de supporter plus longtemps sans risques physiques et psychologiques.

Notre organisation syndicale soutient pleinement les revendications des agent-e-s du service des Expositions, dont la situation n’est pas tolérable et ne peut pas durer. Comme dans les autres services de la BnF, ces agent-e-s ont le droit d’avoir de bonnes conditions de travail, une vraie reconnaissance de leurs métiers, des effectifs pérennes suffisants pour mener à bien leurs missions, de sortir de la précarité.

Il faut maintenant des mesures fortes pour cela !