SUD Culture Solidaires / Section BnF
Lors de ses vœux, le 9 janvier 2023, la présidente de la BnF a annoncé l’organisation d’un recrutement sans concours de magasinier.es dans notre établissement pour l’année 2023. Une preuve, s’il en est que la lutte paie !
Cette revendication a toujours été au premier plan du mouvement de grève « BnFgate » et des nombreux préavis de grève déposés par l’intersyndicale BnF CGT-FSU-SUD, un recrutement sans concours étant la seule réponse sérieuse au manque d’effectif en catégorie C et la première étape au retour des communications directes de documents toute la journée, retour nécessaire pour mettre fin à une réorganisation dont l’échec et l’indigence ne sont plus à démontrer et garantir de bonnes conditions de travail.
LES VŒUX DE LA PRÉSIDENTE : UNE POSTURE QUI NE TROMPE PERSONNE !
Durant toutes les négociations qui ont eu lieu avec la direction pendant les mois de grève, la direction nous a pourtant systématiquement affirmé qu’elle n’organiserait pas de recrutement direct de magasinier.es, nous proposant à la place un plan de « déprécarisation » soit-disant plus « efficace », « rapide » et « satisfaisant pour les collègues ». Il ne génère en réalité que de nouvelles formes de précarité, d’inégalités et la destruction progressive du statut des fonctionnaires en créant des postes de contractuel.les aux droits inégaux. De plus, ce plan de déprécarisation ne fait que remplacer une partie des départs de magasiniers-ières fonctionnaires par des contractuel-le-s à temps plein, il ne crée pas les postes supplémentaires dont la BnF a besoin. La régression sociale ne s’arrête pas là puisque la direction a décidé d’avoir recours en parallèle à des formes d’ultra précarité pour le service public (embauche des contractuel-le-s à temps incomplet sur besoins permanents sur des CDD d’un an au lieu des CDI appliqués jusqu’ici suite à la grève victorieuse de 2016).

ON NOUS PREND POUR DES ÂNES !
Quelle ne fut donc pas notre surprise d’apprendre, lors des vœux, que finalement, un recrutement sans concours aura bien lieu cette année alors qu’un mois à peine auparavant la direction prétendait ne pas avoir les moyens de l’organiser, se cachant ainsi derrière des éléments techniques pour dissimuler son manque de volonté politique.
Paroles, paroles, paroles…
Quelle conclusion en tirer hormis que l’on nous a baladé délibérément ? Sans doute par désir de marquer sa fermeté et de montrer son autorité, la direction de la BnF a préféré garder l’annonce pour les vœux de la présidente plutôt que de l’intégrer dans les propositions de négociations. À noter que les organisations syndicales n’ont toujours pas été informées du contenu réel de cette annonce importante, une bien belle illustration de l’idée qu’elle se fait du dialogue social. Peut-être doit-on lire ici aussi une volonté de nier la force de la lutte sociale, de nous faire croire que cette décision n’est en aucun cas liée à la grève mais à la seule « générosité » de la direction de l’établissement. Mais ni les agent.es ni notre organisation syndicale ne sont dupes, c’est la lutte qui a permis d’obtenir ce recrutement et nous serons de la plus grande vigilance quant à son organisation.
Car, à l’heure actuelle, il ne s’agit que d’un effet d’annonce. Pour que ce recrutement soit à la hauteur des besoins, il doit être mis en place rapidement, avec plusieurs dizaines de postes sur liste principale et sur liste complémentaire, ainsi qu’un vrai volet interne.
Nous avons arraché ce recrutement sans concours
et nous arracherons le reste !