Communiqué de presse : Suicides dans le jardin du site François Mitterrand de la BnF : Pas d’excuse budgétaire ou architecturale, il faut agir au plus vite.

SUD Culture Solidaires
S
ection de la Bibliothèque nationale de France


COMMUNIQUE DE PRESSE du 28/10/2019


Suicides dans le jardin du site François Mitterrand de la BnF : Pas d’excuse budgétaire ou architecturale, il faut agir au plus vite.

Lundi 30 septembre 2019, une nouvelle personne s’est suicidée depuis l’esplanade du site François Mitterrand en se jetant dans le jardin, vers 15h30. C’est le troisième événement de ce type depuis le début de l’année, si l’on comptabilise une chute accidentelle survenue en juin. En avril 2019, suite à une tentative de suicide, notre organisation syndicale avait déjà dénoncé l’attitude fataliste de l’établissement et avait exigé des mesures concrètes et immédiates afin que ce type d’évènement tragique ne se reproduise plus.

Actuellement nous déplorons la triste moyenne d’une chute volontaire ou accidentelle par an depuis septembre 2015, date à laquelle la direction avait décidé de lancer une mission d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage en vue de mettre rapidement en place un dispositif anti-chute. Nous sommes en octobre 2019 et toujours rien !

La direction de la BnF n’a de cesse de repousser la question à plus tard, arguant de contraintes budgétaires soi-disant insurmontables, ou architecturales puisque Dominique Perrault s’oppose à toute modification de son œuvre, donnant priorité à l’esthétique sur la sécurité des personnes… Depuis septembre 2015, le sujet a été inscrit à l’ordre du jour du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail de l’établissement à 6 reprises : en octobre 2015, en mars et octobre 2016, en avril 2018, en juillet et en octobre 2019. Le résultat est de l’ordre du néant et les conséquences sont tragiques.

Car la direction de la BnF est bel et bien responsable de la sécurité et de la santé des personnes qu’elle accueille, tout comme de la santé de celles et ceux qui y travaillent. Ce genre d’évènement est traumatisant pour les agent.e.s de l’établissement et le public qui ont dû hélas y assister, de manière directe ou indirecte, comme ce fut le cas ce lundi 30 septembre.

À ce titre, nous dénonçons également le déficit procédural et la gestion désordonnée et inappropriée de ce drame : reproches aux agent·e·s sous le choc tentant d’informer a minima et avec leurs moyens le public de ce qu’il se passe, propos déplacés de la hiérarchie, volonté de la direction de rouvrir à tout prix des salles de lecture alors que des agent·e·s sont traumatisé.e.s et que les secours sont toujours sur place…

Une telle gestion inhumaine est inadmissible : l’ouverture des salles de lecture de la bibliothèque ne doit pas se faire au prix de la santé des agent·e·s ! Un meilleur accompagnement des personnels affectés aurait dû être mis en place, au-delà d’une gestion purement logistique et administrative sous prétexte de nécessaire « continuité du service public ».

Combien faudra-t-il encore de drames tels que ceux survenus de manière régulière ces derniers mois, pour qu’une décision responsable soit enfin prise afin d’empêcher toute chute depuis cette esplanade ?

Le constat effarant du nombre d’agent·e·s choqué·e·s par ce nouvel évènement dramatique doit absolument déboucher sur des préconisations suivies d’effets rapides, la santé des agent·e·s de la BnF et celle du public, lui aussi touché, devant être considérées comme une priorité. Nous exigeons une procédure claire d’évacuation du public dans ce type de situation et que soit enfin urgemment mis en œuvre les travaux nécessaires à l’établissement d’un dispositif anti-chutes efficace sur l’esplanade, avec le financement nécessaire par le ministère de la Culture. D’autant plus que les plans et tous les éléments précis pour ce dispositif existent !

BnF