SUD Culture Solidaires / Section BnF
Nos vies ainsi que celles de nos proches ont toutes été, d’une façon ou d’une autre, affectées par la pandémie de Covid 19. Après deux ans d’urgence sanitaire, la lassitude envers les restrictions liées à l’épidémie et surtout envers les injonctions contradictoires et liberticides du gouvernement est plus que compréhensible.
Tout le monde, en particulier les immunodéprimé·es ou personnes dites « à risques », souhaitent légitimement reprendre leur « vie normale », laissée de côté en 2019. Alors que les retours scientifiques confirment toujours à ce jour que le coronavirus continue de se propager, principalement de manière aéroportée, le gouvernement de son côté considère désormais, non sans opportunisme à un mois des élections présidentielles, que le port du masque n’est plus nécessaire alors même qu’un nouveau variant se répand.
La levée du passe vaccinal quant à elle n’efface pas le maintien du passe sanitaire dans les établissements de santé. Notre organisation syndicale maintient sur ce sujet son opposition à cet outil de contrôle autoritaire, source d’inégalités, qui n’entrave pas pour autant la circulation du virus lui-même. Constat est fait que les différents passes, les amendes, la poursuite du démantèlement de l’hôpital (des lits d’hôpitaux ont continué à être fermés en pleine crise sanitaire) et de la recherche publique ont été substituées à une réelle politique sanitaire fondée sur la solidarité, la gratuité et avant tout la prévention. Or, sans tests de dépistages gratuits pour tou·te·s, sans financement renforcé de la recherche publique, sans recrutements massifs dans la santé, sans levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 (seule 2% de la population mondiale concentrée dans les pays riches a eu accès à un schéma vaccinal complet), sans soutien à l’accès à la santé des personnes dites « étrangères », éléments pourtant vitaux pour garantir la santé de tou·te·s, la perspective d’une réelle sortie de crise semble pour le moment encore éloignée. La nouvelle hausse des contaminations dans plusieurs régions du pays portant les chiffres au-delà des 90 000 contaminations quotidiennes ne peut ainsi que nous amener à la plus grande prudence.
De même, la relativisation actuelle du nombre de contaminations et de décès ne nous protège aucunement et conduit, par un effet de normalisation, au risque d’exclusion sociale des personnes âgées et immunodéprimées (y compris à la BnF), potentiellement condamnées à vivre un éternel confinement si l’on baisse maintenant la garde.
Pour ces raisons, à partir du 14 mars des actions de solidarités collectives garantissant une efficace protection sanitaire, avec le maintien des « gestes barrières », l’isolement de tous les cas contacts et un port du masque à privilégier dans tous les espaces de travail partagés auront fini par être recommandées. D’ailleurs plusieurs établissements publics et bibliothèques incitent au maintien temporaire du port du masque et celui-ci reste toujours obligatoire dans les transports en commun.
Côté BnF, il reste néanmoins de la responsabilité de l’établissement d’assurer son devoir de protection des personnels. Or, les engagements de la direction restent à ce jour en deçà de nos attentes qui comprennent : la distribution conséquente de FFP2 pour celles et ceux qui le souhaitent ; la bonne ventilation des espaces de travail ; la fermeture temporaire des espaces où les mesures de CO2 montrent des taux trop élevés ; le suivi soutenu du nombre de signalements parmi le personnel ; le suivi particulier des agent·es « à risque » face au Covid-19 ; l’octroi d’ASA lorsque cela est nécessaire ; le maintien préventif des règles de distanciation pour les agent·es et le public…
Toutes ces questions dépassent évidemment l’enceinte des sites de la BnF. Ainsi notre lutte ne doit ni oublier la défense des services publics de santé et de la recherche, ni oublier la dimension internationale nécessaire pour une levée des brevets des vaccins contre le Covid-19, afin que nos actes au quotidien face à cette épidémie cessent de ressembler au remplissage du tonneau percé des Danaïdes !
Pour une solidarité collective face à l’épidémie, luttons pour protéger l’ensemble des personnels BnF et son public, obtenir des moyens pour la santé et la recherche publique !
Ne baissons pas la garde et amplifions les luttes sociales !