MANIFESTATIONS A PARIS JEUDI 2 MARS – 13h Saint Lazare et contre le loi Darmanin avec l’UCIJ* MANIF SAMEDI 4 MARS – 14H Château Rouge
*Uni-es contre l’immigration jetable, pour une politique migratoire d’accueil. @UCIJ2023
Contribuez financièrement à la lutte : Piquet DPD le Coudray-Montceaux > ICI Piquet Chronopost Alfortville > ICI
Depuis fin octobre 2021, trois grèves de travailleurs sans-papiers ont démarré successivement. Ils ont installé des piquets devant leurs entreprises : la plateforme de DPD (filiale de La Poste) du Coudray-Montceaux, l’agence Chronopost d’Alfortville, et l’agence d’Intérim RSI de Gennevilliers. Ils sont soutenus dans leur combat par de nombreux⋅euses travaileuses et travailleurs d’autres entreprises qui exigent aussi leur régularisation.
La principale revendicationdans ce conflit du travail est la régularisation des travailleurs en lutte des 3 piquets dans lecadred’une négociation collective.
Ces travailleurs intérimaires subissent depuis des années une surexploitation qui fait système, par des entreprises qui recherchent les travailleurs-euses sans titre par suite de la dégradation extrême des conditions de travail qu’ils ont imposées à leurs salarié⋅es.
Le ministre de l’intérieur, fin septembre, a reçu une délégation du seul piquet RSI, à l’initiative de Mme Faucillon, députée des Hauts-de-Seine, et 83 occupants de ce piquet ont reçu un récépissé avec autorisation de travail avec la mention « a demandé un premier titre de séjour portant la mention travailleur temporaire »
Cependant, aucune réponse n’a été donnée concernant les piquets des postiers sans-papiers de DPD et Chronopost, aucune réponse alors même que l’Etat est un actionnairestratégique dudonneurd’ordrequ’estLaPoste. Malgré plusieurs manifestations et demandes d’audience, le ministère de l’intérieur n’a jamais reçu les représentants des grévistes de DPD et Chronopost, ni leurs soutiens syndicaux !
La Poste, patron de combat contre les sans-papiers !
Les Postiers sans-papiers se heurtent à un refus total de La Poste de reconnaitre ses responsabilitésd’employeur dans le système de sous-traitance en cascade mis en place dans ses filiales colis et logistique : chantiers et traitement des colis sous-traités par exemple à Derichebourg, qui lui-même sous-traite à des boites d’intérim, dont la sienne propre (Derichebourg Intérim) !
Plus on descend dans la chaîne de sous-traitance, plus le tableau se noircit. Philippe Wahl, le PDG de La Poste, ne s’en cache pas.
Le nouveau projet de loi Asile & Immigration du gouvernement conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant-es. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des OQTF et des IRTF, dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de Centre et Locaux de Rétention Administrative. Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoigne l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées. Les migrant-es sont déshumanisé-es et considéré-es uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”. Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreux étranger-es, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique… Les droits protégés par les conventions internationales sont de plus en plus bafoués (asile, droit de vivre en famille, accueil des femmes et des personnes LGBTIA+ victimes de violences…) y compris ceux des enfants (enfermement, non-respect de la présomption de minorité, séparation des parents…).
Les droits des étranger-es sont de plus en plus précarisés. L’attaque s’inscrit dans l’agenda global du gouvernement : chômage, retraites, logement, santé… En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger-es en France sont considéré-es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir. Nous appelons à la mobilisation la plus large possible sur tout le territoire :
le 18 février : contre la répression, l’enfermement et les expulsions pour dénoncer les Centres de Rétention Administrative et les Locaux de Rétention Administratives et tous les lieux de rétention administrative.
Paris : 14h Porte Dorée Lyon : 14h Place Gabriel Peri Marseille 14h Bougainville jusqu’à porte d’Aix Les autres rendez-vous seront annoncés sur le blog de l’UCIJ
le 4 mars : mobilisations partout en France contre la loi Darmanin !
La tradition veut qu’en début d’année, un peu tout le monde présente ses vœux. Il y a même des directions d’établissements qui organisent cela très sérieusement, afin de répandre les « éléments de langage » et vanter leurs « réussites ».
Puisque c’est une habitude, nous allons nous aussi présenter ce que nous voulons pour l’année 2023 qui commence, mais pas en tenant une langue de bois ou en tentant de transformer en réussite des réorganisations qui ne fonctionnent pas, non, nous allons le faire en partant de la réalité du travail que nous, agent·es de la BnF, vivons tous les jours.
Alors, en 2023, nous exigeons :
L’abandon de la réorganisation du service public, qui est un échec complet, le retour aux horaires normaux de communication des documents des magasins, le respect de nos missions de service public et des demandes de nos usagers-ères. Ce qui implique aussi la dissolution des équipes mobiles de travail, source de souffrance et d’isolement et la remise en place de plannings de service public acceptable.
La création massive de postes pérennes, en particulier de catégorie C, pour assurer l’ensemble des missions de la BnF et pourvoir tous les besoins, ce qui permettra aussi de garantir de bonnes conditions de travail, que ce soit à la DCO, au Dépôt Légal, au service des Expositions, à la DPU, à Tolbiac, à Richelieu, à Bussy… partout où c’est nécessaire. Cela implique l’organisation rapide d’un recrutement sans concours de magasiniers·ières, comme la BnF sait le faire depuis longtemps.
L’arrêt des contrats ultra-précaires (CDD d’un an sur des quotités horaires faibles avec des salaires de misère) pour les « vacataires » et le passage en CDI à 110h de tous ceux et toutes celles qui sont sur des besoins permanents, en respect du protocole de fin de grève de juillet 2016. Respecter enfin ses engagements peut être une bonne résolution de début d’année ! Pour les « vacataires » de manière générale, il faut un vrai plan de titularisation sans condition.
De vrais hausses de salaires, avant tout pour les bas salaires, dont les grilles sont désormais écrasées par la hausse de l’inflation et du SMIC, ce qui nécessite une hausse de la valeur du point d’indice, un repyramidage des grilles de catégorie C et du début de la catégorie B, que ce soit pour les fonctionnaires ou les contractuel-le-s (temps plein et temps incomplet), afin de réduire aussi les inégalités de salaires.
L’abandon de la construction du futur site de stockage de collections à Amiens, projet destructeur au niveau social et nuisible au niveau écologique.
Une véritable égalité hommes-femmes, à tous les niveaux (salaires, déroulement de carrière, équilibre vie privée/vie professionnelle), un combat déterminé contre les violences sexuelles et sexistes et la mise à bas du patriarcat, dans nos lieux de travail comme dans toute la société.
La réintégration des activités externalisées à des sociétés prestataires (nettoyage, cantine, numérisation, sécurité…) et de leurs personnels.
La défense et l’amélioration du système solidaire de retraites, avec une retraite à 60 ans, pour 37,5 ans de cotisation, avec un niveau de pension permettant de vivre décemment, avec une sécurité sociale complète et prenant en charge l’ensemble de la protection sociale, avec l’application pleine du droit au logement, du droit à des services publics de qualité, à la gratuité des transports en commun, tout cela financé par la récupération collective des profits que fait le capitalisme sur le dos des travailleurs/ses.
Une rupture avec le système capitaliste qui exploite non seulement les êtres humains, mais est aussi en train de détruire la planète et qui provoque une catastrophe écologique qui s’accélère. Il faut des mesures fortes de transformation écologique et sociale (relocalisation des productions, sortie des énergies fossiles, arrêt du nucléaire et des productions nuisibles, interdiction des activités polluantes…), garantissant l’ensemble des droits sociaux des travailleurs/ses concerné-e-s, avec un grand plan d’isolation thermique des bâtiments et de réaménagement urbain, ainsi que le développement d’une agriculture paysanne, locale et biologique.
Et puis, vu que le début d’année est aussi l’occasion de saluer les gens que nous connaissons :
« salut à vous camarades travailleurs sans-papiers de Chronopost et de DPD qui êtes en grève depuis plus d’un an ; salut à vous camarades victimes de la répression antisyndical ; salut à vous chômeurs·euses et précaires qui se mobilisent pour leurs droits ; salut à vous grévistes en Grande-Bretagne qui relèvent la tête ; salut à toi population d’Exarcheia à Athènes ; salut à toi peuple kurde en lutte au Rojava, au Sinjar et à Heftani ; salut à vous peuples d’Iran ; salut à toi communauté zapatiste du Chiapas et à tous ceux et toutes celles qui luttent pour une autre société dans le monde entier. »
Mais nous savons très bien que sans mobilisation collective, sans action directe forte et déterminée, tout cela ne restera que des vœux. Alors, pour faire aboutir tout cela, pour défendre nos droits et en gagner de nouveaux, pour améliorer vraiment les choses, organisons-nous, réunissons-nous, faisons des AG et luttons !
Le gouvernement vient de lancer de soi-disant consultations et des débats sur une énième loi sur l’asile et l’immigration (la 28ème depuis 1986, la seconde d’un gouvernement Macron) et à mesure que celle-ci se précise, nos craintes et notre opposition se renforcent. Le ressort unique, celui de la xénophobie, le rejet et de la peur de l’étranger, permet de faire des immigré·es des boucs émissaires faciles.
LES EXILÉ·ES FUIENT LA GUERRE, LA MISÈRE OU LES CRISES ÉCOLOGIQUES, CONSÉQUENCES D’ANNÉES DE POLITIQUES NÉOLIBÉRALES AU PROFIT DES GOUVERNEMENTS ET DES ENTREPRISES CAPITALISTES ET COLONIALISTES.
Le but de cette énième loi ne fait aucun doute : accueillir le moins possible, réprimer et expulser le plus grand nombre. Rien de bien nouveau : trier les sans-papiers, les considérer comme de la main d’œuvre, corvéable à merci par les patrons, avec une nouvelle carte, annuelle, des plus précaires, les cantonnant dans les métiers dits sous tension, sans possibilité de changer de secteur d’activité. De plus, une frange de population sans papiers ne serait ni régularisable ni expulsable, maintenue sous OQTF et sous IRTF pendant non plus 1 mais 3 ans. Cela les mettrait encore plus longtemps à la merci des prédateurs patronaux en mal d’exploitation. Pour les autres, celles et ceux qui sont en situation régulière, on leur demandera de prouver qu’ils et elles sont « intégré·es » avant de leur concéder une carte de séjour pérenne pour vivre et travailler sereinement et dignement : une carte pluriannuelle voire une carte de résident.
En citant Jacques Bainville, figure antisémite de l’Action Française, ou en assimilant délinquance et immigration, le ministre Darmanin ne fait que donner des gages à l’extrême droite. Le débat se tient dans un contexte nauséabond avec une extrême droite très présente dans les débats et dont les propos et les mensonges sont distillées sans complexe par des médias, et en premier lieu par ceux du milliardaire Bolloré. Cette parole décomplexée libère, depuis de trop nombreux mois, les groupuscules d’extrême droite qui attaquent dans de nombreuses villes les mobilisations unitaires et les organisations syndicales ou politiques sans aucune retenue.
CE MONDE-LÀ, NOUS N’EN VOULONS PAS.
Le gouvernement ne veut pas entendre nos revendications d’accueil immédiat et sans condition des exilé·es. Nos camarades sans-papiers des trois piquets de grève de DPD, Chronopost et RSI depuis un an le savent bien. Par leur combat, avec l’arme de la grève, ils démontrent comment un système capitaliste ne peut fonctionner qu’avec une main d’œuvre qu’il espérait corvéable à merci. Ils démontrent, avec ténacité et courage, leur volonté d’obtenir le droit légitime de vivre pleinement sur le territoire. Il est plus que temps d’accéder à leur demande de régularisation !
Le 6 décembre, durant le premier débat à l’Assemblée Nationale, une première riposte unitaire s’est mise en place, avec des collectifs de sans-papiers, des associations, des ONG et Solidaires en interpellant les député·es qui ont bien voulu nous rencontrer, puis avec un rassemblement massif et festif.
Cette riposte doit se poursuivre et s’étendre. C’est ce que nous construisons avec la Marche des Solidarités avec des mobilisations qui auront lieu partout sur le territoire le 18 décembre pour la journée internationale pour les droits des migrantes et des migrants. A Paris la manifestation partira à 11h de Porte de la Chapelle.
Solidaires continuera partout à dénoncer cette politique de l’immigration jetable, et appelle à construire un cadre unitaire large pour revendiquer haut et fort, toutes et tous ensemble, la liberté de circulation et d’installation avec une véritable politique d’accueil.
LA PRÉFECTURE DES HAUTS-DE-SEINE DÉLIVRE 83 RÉCÉPISSÉS AUX GRÉVISTES SANS PAPIERS DU PIQUET DE RSI. LA LUTTE CONTINUE POUR LA RÉGULARISATION DE TOUS LES OCCUPANTS DES PIQUETS DE DPD ET CHRONOPOST
Publié le 17 octobre 2022 Communiqué commun Solidaires, SUD PTT, CTSPV
Le 17 octobre 2022 Les travailleurs sans-papiers de la plateforme de DPD du Coudray-Montceaux, de l’agence Chronopost d’Alfortville et de l’agence d’Intérim RSI de Gennevilliers sont en grève depuis l’automne 2021. La principale revendication dans ce conflit du travail est la régularisation des travailleurs en lutte des 3 piquets dans le cadre d’une négociation collective.
M. Darmanin a reçu le 29 septembre une délégation concernant uniquement la situation du piquet de RSI à Gennevilliers, suite à l’interpellation de Mme Faucillon, députée des Hauts-de-Seine. Depuis, la préfecture des Hauts-de-Seine a convoqué 83 des occupants qui ont reçu des récépissés avec autorisation de travail avec la mention « a demandé un premier titre de séjour portant la mention travailleur temporaire ». C’est une première étape importante pour les camarades en grève depuis bientôt un an !
Cette avancée sur RSI est un premier résultat de la mobilisation unitaire et du soutien réciproque des 3 piquets depuis le début de cette lutte commune. Il reste plusieurs personnes, occupants du piquet depuis le début, qui n’ont toujours pas de perspective de régularisation. Quant à la demande portée sur le récépissé, elle ne correspond bien sûr pas à notre revendication qui est celle d’un titre pérenne.
Cependant, aucune réponse n’a été donnée concernant les piquets de DPD et Chronopost alors même que l’État est un actionnaire stratégique du donneur d’ordre qu’est La Poste. Nous demandons donc des réponses concrètes pour la régularisation de l’ensemble des occupants des 3 piquets, dans cette lutte qui dure depuis bientôt un an. Nous avons fait une nouvelle demande d’audience au Ministère de l’Intérieur pour la régularisation de l’ensemble des occupants des piquets de travailleurs sans papiers en grève ! Nous appelons l’ensemble des personnes qui soutiennent notre lutte à venir renforcer nos cortèges dans les manifestations suivantes :
Jeudi 20 octobre à 12h : manifestation à Créteil, de La Poste Créteil Eglise (1 rue de Paris) jusqu’à la préfecture du 94
Mardi 25 octobre à 13h : manifestation de Porte d’Orléans jusqu’au siège de Chronopost (3 Bd Romain Roland, 75014 Paris)
Jeudi 27 octobre à 13h : manifestation à Évry, de la mairie (Place des droits de l’homme) jusqu’à la préfecture du 91 (boulevard de France).
MANIFESTATION SAMEDI 20 AOÛT 15H00 – Porte de Clignancourt
C’était quelques semaines après le grand mouvement de grèves contre la réforme des retraites de décembre 1995.
De février à août 1996, à Paris, des centaines d’étrangerEs « clandestins » sortent en pleine lumière, occupent des églises, des gymnases, un entrepôt de la SNCF pour obtenir leurs papiers.
Ils et elles seront expulséEs violemment de l’église St Bernard par la police le 23 août 1996 mais celles et ceux qui se sont renomméEs « sans-papiers » viennent de lancer un mouvement de collectifs sur tout le territoire soutenu par des centaines de milliers de personnes.
Quelques mois plus tard 150 000 personnes manifestent contre le projet de loi Debré, du nom du ministre de l’intérieur, qui veut durcir la loi contre l’immigration.
En juin 1997 la défaite électorale de la droite conduira à la régularisation de plusieurs dizaines de milliers de sans-papiers.
Et fin 1997, 50 000 manifestent à Strasbourg contre le congrès du Front National qui va connaître la plus grosse crise de son histoire. Nous savons toutes et tous que ce chemin n’est pas allé au bout. Ce qui se présentait alors comme la gauche a repris la logique de la droite refusant la régularisation globale des sanspapiers puis durcissant la chasse aux immigréEs. Comme elle a repris sa logique libérale de casse sociale.
A terre mais pas mort le Front National a bénéficié de tous ces reculs et de la surenchère raciste pour se relever.
Et nous voilà, 26 ans après, avec 89 députéEs fascistes à l’Assemblée, des inégalités qui ont augmenté et un pouvoir qui continue la surenchère raciste et sécuritaire. « Etrangers délinquants », « double peine », expulsion d’un imam, Darmanin construit l’autoroute du fascisme.
Face à cela il faut reprendre le chemin de St Bernard, le chemin de la lutte pour l’égalité et pour la liberté !
Non à la double peine, justice pour touTEs ! Fermons les Centres de rétention, liberté pour touTEs ! Régularisation de touTEs les sans-papiers, égalité pour touTEs ! FrançaisEs-ImmigréEs, solidarité : même patron, même combat !
MANIFESTATION >>> SAM 20 AOÛT – 15H00 – Porte de Clignancourt
BLOGS.MEDIAPART.FR/MARCHE-DES-SOLIDARITES – FB : MARCHE DES SOLIDARITES
>>> Depuis plus de 8 mois des travailleurs de l’agence d’intérim RSI de Gennevilliers (92), de la plateforme colis DPD du Coudray-Montceaux (91) et de l’agence Chronopost d’Alfortville (94), ces deux dernières entreprises étant des filiales de La Poste, sont en grève pour leur régularisation. Nous appelons à se rassembler jeudi 28 juillet à 13h devant l’église Saint Philippe du Roule (près de Beauvau), et demandons à ce qu’une délégation soit reçue au ministère de l’intérieur.
2 novembre, 15 novembre et 2 décembre. Ce sont, respectivement, les dates de début de grève des travailleurs de l’agence d’intérim RSI de Gennevilliers (92), de la plateforme colis DPD du Coudray-Montceaux (91) et de l’agence Chronopost d’Alfortville (94), ces deux dernières entreprises étant des filiales de La Poste. Ces trois grèves ne forment en réalité qu’une lutte, les trois piquets participent ensemble à toutes les initiatives (rassemblements, manifestations…). Leur unité, leur détermination et leur courage face à l’adversité forcent le respect. Ils bravent des conditions climatiques allant du gel aux températures caniculaires, en passant par la pluie. Mais leurs adversaires principaux ne sont pas le soleil, le vent ou la pluie, mais l’État et le patronat.
L’État, rouage du système d’exploitation des travailleurs/euses sans-papiers…
En durcissant toujours plus les conditions de régularisation, en multipliant les contrôles policiers, en maintenant des centaines de milliers de personnes en situation de précarité et de fragilité, l’État les livre, en toute conscience, à l’exploitation la plus brutale. Or ces travailleuses et ces travailleurs fuient, au péril de leur vie, la misère et les guerres qui sont le fruit d’un système néo-colonial dont l’État français est un des piliers. La politique ultra-répressive en matière de séjour des étranger·e·s en France a des conséquences sur les conditions de travail et de salaires.
Concernant DPD et Chronopost, l’État se fait le complice actif de la surexploitation des travailleurs mise en place au sein du groupe La Poste, deuxième employeur de France. Il s’agit bien d’un véritable système, basé sur la sous-traitance en cascade, du donneur d’ordre aux agences d’intérim, en passant par des sous-traitants. La principale entreprise sous-traitante utilisée par La Poste est Derichebourg, une entreprise présente dans une multitude d’activités industrielles et de services et qui dégage plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est cette entreprise qui emploie des travailleurs sans-papiers pour le compte de La Poste, au Coudray-Montceaux comme à Alfortville. Ou plutôt employait car, sous pression de la mobilisation, La Poste a résilié les contrats avec Derichebourg… mais uniquement dans les deux sites concernés par la grève, alors que nous savons fort bien que des cas similaires existent un peu partout ailleurs.
La préfecture de l’Essonne, depuis le début de la mobilisation a préféré discuter avec ces patrons voyous, leur déléguant même une partie de ses prérogatives (l’établissement de dossiers), plutôt que d’échanger avec les grévistes victimes de leurs combines. Dans le Val-de-Marne, la porte est close à double tour depuis des mois. Il n’est pas étonnant que cette complicité étatique bénéficie également au donneur d’ordre qu’est le groupe La Poste.
Le vrai visage du groupe La Poste
La Poste bénéficie (encore) d’une image d’entreprise de service public proche de la population, avec l’image d’Épinal du facteur ou de la factrice rendant de multiples services, notamment en milieu rural. Certes, l’image s’est écornée ces dernières années avec les suppressions d’emplois et de bureaux de poste qui s’enchaînent, dégradant à la fois le service public et les conditions de travail des agent·e·s. Les suicides et tentatives de suicide de postier·e·s depuis dix ans témoignent, de la manière la plus brutale qui soit, de cette dégradation.
Mais, plus on descend dans la chaîne de sous-traitance, plus le tableau se noircit. Philippe Wahl, le PDG de La Poste, ne s’en cache pas. Il déclarait ainsi, en février 2021 devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale : « La cohabitation dans une structure de salariés du groupe et de sous-traitants est une façon de tenir la concurrence. Tel est le cas de Chronopost ou DPD. Si les conditions sociales des facteurs étaient transposées sur tous les salariés de Chronopost, cette société disparaîtrait. ». On pourrait aussi discuter du « modèle social » de La Poste maison-mère, mais, sous couvert d’une lutte contre la concurrence (encouragée par les patrons successifs de La Poste), c’est l’existence de conditions sociales au rabais qui est assumée. Or, au bout de cette chaîne, il y a l’exploitation sans vergogne de travailleurs/euses sans-papiers obligé·e·s de bosser avec des horaires de dingues, incompatibles avec l’usage des transports en commun, dont les heures supplémentaires (voire même une partie des heures tout court) ne sont pas payées et dont les missions sont interrompues dès qu’ils réclament leurs droits. Et ça, en revanche, la direction La Poste, ne l’assume pas publiquement. Elle n’a de cesse de nier tout lien entre ces travailleurs et le groupe. L’honnêteté patronale a des limites, le cynisme non.
Une lutte qui concerne tou·te·s les travailleurs/euses
Dernièrement, sur un chantier des Jeux Olympiques, un scandale sur l’exploitation des Sans-papiers a éclaté et a conduit à leur régularisation. Les grands groupes, Bouygues, Eiffage, Vinci ne sont jamais mis en cause. C’est toujours au bout d’une cascade de sous-traitance qu’on trouve les Sans-papiers… et, si ce n’est pas en travail au noir, c’est en intérim. Les grévistes de RSI à Gennevilliers sont ainsi tous intérimaires avec des contrats à la semaine et travaillaient sur des chantiers dans des conditions indignes.
L’enjeu de la lutte des travailleurs des trois piquets est très important !
→ ll est important pour leur dignité, l’égalité des droits et pour que justice leur soit rendue.
→ Il est important pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs sans-papiers dans le pays, dans un contexte où le poids grandissant de l’extrême-droite et son influence sur une large partie du spectre politique fragilisent encore plus leur situation.
→ Il est important pour l’ensemble du monde du travail, car quand les droits des plus précarisé·e·s progressent, ce sont les conditions de toutes et tous qui s’améliorent. Dans le cas inverse, tout le monde paie l’addition. Pour s’en convaincre, il suffit, en prenant l’exemple de La Poste, de noter par exemple que l’intérim explose littéralement (+ 132 % en deux ans !).
À La Poste et ailleurs, la solidarité doit s’exprimer le plus massivement possible, par tous les moyens nécessaires (militants, financiers, politiques…).
Contre le racisme et contre l’extrême droite, pour l’égalité des droits de toutes et tous, pour la justice sociale et climatique, on n’attend pas !
Encore Macron à l’Élysée, rien de bon à espérer, tout à redouter : on n’attend pas !13 millions de voix pour l’extrême-droite, le fascisme en embuscade, on n’a plus l’temps ! Cotes d’alertes dépassées pour la planète et le vivant, on n’a plus l’temps ! Réfugié·e·s sacrifié·e·s, Sans-papiers pourchassé·e·s et surexploité·e·s, on n’a plus l’temps ! Les prix explosent, des milliards pour les grands patrons, mourir au travail ou crever au chômage, on n’a plus l’temps ! Crimes racistes, féminicides, crimes policiers, on n’a plus l’temps !
Alors, on n’attend pas !
L’égalité des droits pour tou·te·s, c’est maintenant ! Liberté de circuler, de manifester, régularisation des Sans-papiers, c’est maintenant ! Justice sociale et climatique, c’est maintenant ! Pas de fascistes dans nos quartiers, c’est maintenant ! Le pouvoir de vivre, c’est maintenant !
Pour être ensemble, pour être visibles, pour s’organiser, on n’attend pas ! Samedi 11 juin, manifestons ensemble ! Nos quartiers, nos lieux de travail, nos facs et nos lycées, notre pays et notre monde s’appellent Solidarité.
A Paris nous partirons de la Place Blanche où, dans la nuit du 13 mai au 14 mai, un crime raciste a été commis par un militant fasciste, quelques semaines après l’assassinat du rugbyman Frederico Martin Aramburu par un membre des cercles proches de Marine le Pen.
Villes où des manifestations sont d’ores-et-déjà annoncées :
Liste des 1ers signataires : 20ème solidaire avec tou·te·s les migrant·e·s // Actions refugees Paris // Alic (Affamons l’incinérateur de Créteil) // Alternatiba Caen // Assemblée Populaire d’Auxerre // Association France Palestine Solidarité Paris-Sud // Atelier capacités // Attac 92 // Attac France // Attac Paris Centre // Babellium (Quimperlé) // Campagne Antiracisme et Solidarité // Collectif Boycott Apartheid Israël – Paris Banlieue // Collectif Pour l’Avenir des Foyers COPAF // Collectif Sans-Papiers 95 // Collectif Sans-Papiers Montreuil // Collectif Sans-Papiers Paris20ème // Coordination Sans-Papiers 75 // CRID // Droits Devant!! // FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s) // Fridays For Future France // Front Populaire Ecologique // Gilets citoyens // Greenpeace Groupe Local Annecy // La révolution est en marche // La Voix Lycéenne // Le Printemps du CARE // Les Volonterres // Maison des solidarités Grenoble // Makesense // Marche des Solidarités // Médecins du Monde, délégation Ile-De-France // Metz Marche pour le climat // Notre Affaire à tous // OzActes // Pédaler pour la Biodiversität // Relais Jeunes // The Green Global Project // Union Communiste Libertaire Saint-Denis // Union Juive Française pour la Paix UJFP // Union Syndicale Solidaires // Unis Pour le climat // United For Earth // UNJ pour la paix // Zéro Déchet Troyes